Bonjour à tous,
On trouve actuellement dans la presse et sur internet beaucoup d’articles sur le changement et sur la transformation agile. Et vous allez me dire encore un !
Eh bien oui ! Comme je vous l’ai dit lors de mon premier article, je vais vous présenter le changement sous ses différents aspects car, en effet, toutes nos entreprises sont sommées de changer.
Mais pourquoi ?
Est-ce une question de mode ?
Est-ce une nécessité ?
Au final, il s’agit un peu des deux, il y a autant d’effet de mode que de nécessité.
Nous sommes dans une époque où tout va de plus en plus vite. En effet, la sur-connexion nous pousse à être disponible tout le temps, à donner notre avis tout le temps, à montrer notre meilleur côté tout le temps. On peut le voir au travers d’Instagram, de Twitter, de Tripadvisor, ou autres applications de réseaux sociaux. Aussi, il y a une fluidité dans les informations (bonnes ou mauvaises) qui n’existait pas auparavant et qui fait qu’il est de bon ton de montrer que nous et notre entreprise suivons la même dynamique. Il s’agit donc bien d’un effet de mode de ce point de vue.
Mais finalement, cet effet de mode n’est-il pas également subi ? Cela force nos entreprises à être à la pointe dans tous les domaines et à être dynamiques sur tous les ponts au risque de ne pas être bien notées. En effet, saviez-vous que plusieurs sites de notations d’employeurs existent (Glassdoor, Choosemycompany, Viadeo) ?
Cela peut forcer les entreprises à changer de politique RH. D’autant plus que les nouvelles générations ayant toujours connues la crise, elles ne se laisseront pas dicter leur envie et ne resteront pas forcément ad vitam æternam dans la même société. La fidélité à un employeur n’est plus réellement d’actualité.
Le milieu professionnel doit donc se réinventer et donc changer pour ne pas perdre ses compétences et potentiellement pouvoir en attirer des nouvelles.
La Matrice de Pestel
Mais sont-ce les seules raisons qui poussent les entreprises à se transformer ?
Bien sûr que non, il ne s’agit que d’une raison parmi une multitude. Au-delà de la digitalisation et de la volatilité des compétences, il existe diverses raisons que je vais catégoriser de la manière suivante, en m’inspirant de la matrice de PESTEL [1]:
– technologiques
– politiques (ou réglementaires)
– économiques (ou de performances)
– sociologiques (et environnementales),
Bien entendu, il se peut que certaines raisons puissent se retrouver dans différentes catégories par leurs impacts potentiels.
Technologie : quand tu nous tiens !
Ainsi, dans les raisons technologiques, nous allons retrouver plusieurs types de facteurs : les facteurs liés à la stratégie des entreprises ou ceux liés aux outils utilisés.
Par exemple dans le cas des stratégies, je peux vous citer l’entreprise Kodak face au tournant du numérique. Alors même que cette société a inventé la photo numérique dès 1975, elle n’a pas anticipé l’apparition des appareils photo numériques avec mémoire interne alors qu’elle était leader sur son marché avant cette « révolution technologique ».
Je peux également vous parler de Michelin par rapport au GPS qui avait raté l’occasion de s’allier à TomTom au démarrage de ses activités pour le lancement d’un système GPS grand public.[2]
Dans ces deux cas, l’évolution technologique des produits auraient pu assurer et soutenir la croissance de ces entreprises, mais, parce qu’elles ont décidé de ne pas changer, celles-ci ont perdu du chiffre d’affaires qui auraient pu aller jusqu’à une disparition pure et simple de l’entreprise, dans le cas de Kodak[3] par exemple (menacé de faillite en 2012).
Concernant les outils, l’informatisation est l’exemple le plus simple et direct de causes de changements. En effet, l’apparition des ordinateurs et des téléphones portables renforcent la fréquence des changements à opérer car les informations vont de plus en plus vite, comme énoncé précédemment.
De la réglementation, encore ! Oui, mais…
En deuxième lieu, j’ai mentionné les raisons politiques ou réglementaires. En effet, tout comme la technologie, les gouvernements et les réglementations peuvent imposer des changements.
Ainsi, pour faire ce lien, je peux prendre l’exemple du concept de navigabilité (aptitude d’un aéronef à effectuer des vols dans des conditions acceptables de sécurité) et de la montée en exigence et en maturité des réglementations à ce sujet.
En effet, si nous considérons la législation concernant le développement d’aéronefs sûrs, celle-ci est finalement très récente au regard de l’histoire de l’aviation. De Léonard de Vinci à nos jours en passant par les frères Montgolfier, les évolutions technologiques ont modifié drastiquement nos façons d’appréhender nos déplacements.
Mais cette évolution technologique ne pouvait pas se faire sans règle, sinon des accidents mortels aéronautiques auraient été beaucoup plus fréquents. En augmentant le nombre d’engins volants présents dans le ciel, la probabilité d’une défaillance ou d’un accident croît et le nombre potentiel de blessés ou de morts également. Il a donc fallu créer de nouvelles règles pour limiter les risques. Ainsi furent créer les différentes normes liées à la navigabilité au travers des différentes agences gouvernementales garantes de ce principe. Ces différents standards obligent, à juste titre, l’ensemble des entreprises du secteur à développer, fabriquer et maintenir tout équipement rentrant dans un aéronef de manière sûre, pour essayer d’atteindre le risque ZERO. Evidemment, lors de la mise en place de ceux-ci, les entreprises ont dû se conformer à ces nouvelles contraintes et ont dû faire évoluer leurs pratiques et leurs procédures pour atteindre le niveau d’exigence attendu.
Ainsi, tout nouveau texte de loi, toute nouvelle règle politique peut avoir un impact sur les façons de procéder de nos entreprises, celles-ci devant alors s’adapter et changer.
Economie et humain, ça peut faire bon ménage ?
De plus, il faut prendre en compte que l’objectif principal des entreprises est de répondre à une demande que ce soit pour ses clients, ses employés et/ou ses actionnaires/dirigeants. Il en découle donc les 2 raisons suivantes : économiques et sociologiques.
– Economique, l’objectif étant de gagner de l’argent pour vivre (ou survivre), que ce soit pour l’entreprise, ses dirigeants, actionnaires ou employés.
– Sociologique, l’objectif économique ne devant pas se faire à n’importe quel prix.
Nous vivons actuellement dans un monde de consommation où la raison économique force les entreprises à être de plus en plus compétitives, où la performance industrielle (en terme de temps d’exécution, de coûts et de qualité) est reine.
Toute entreprise doit pouvoir faire mieux en moins de temps et moins cher.
Le premier exemple qui peut venir en tête est l’apparition d’Uber pour concurrencer les taxis. Ainsi, de nouvelles formes d’organisations voient le jour et se confrontent à des organisations passées (dépassées?). Des indicateurs sont créés pour pouvoir jauger (et juger) de la performance d’une entreprise et faire le diagnostic de sa santé « opérationnelle » et financière avec des objectifs associés. C’est en effet grâce aux symptômes constatés que nous pouvons définir s’il faut changer et pourquoi.
Mais comme j’ai pu l’écrire plus tôt, le changement économique doit aussi prendre en compte les raisons sociologiques. Ces dernières sont le dernier critère pris en compte aujourd’hui par les entreprises, et sont peut-être le critère oublié de ces dernières décennies.
Les priorités ont été mises sur les finances, mais finalement les raisons sociologiques ne sont-elles pas la résultante de toutes les autres ?
Et l’Homme dans tout ça?
En effet, l’Homme est sujet et soumis aux évolutions technologiques (voulues ou subies), aux évolutions politiques et réglementaires (souhaitées ou non), aux injonctions financières, mais l’Humain a-t-il sa place dans tout ça ? Bien sûr que oui, car l’Homme est le moteur de chaque entreprise, car sans hommes ou femmes, pas de production, pas de services, pas de clientèle.
Ainsi, il est nécessaire pour les entreprises de changer pour pouvoir satisfaire ses clients et pour faire en sorte que ses employé(e)s viennent avec plaisir. Sans cette prise en compte, nous pouvons voir apparaître certains mouvements sociaux, une augmentation des Risques Psycho-Sociaux et Burn-out.
Les exemples récents les plus notables montrant les nécessités de changement sont :
– le mouvement des Gilets Jaunes cristallisant une somme d’insatisfactions d’une partie non négligeable de la population.
– la crise du COVID-19 cristallisant les interdépendances mondiales, humaines, écologiques et économiques.
Voilà pour moi les raisons principales qui font que nos sociétés doivent changer et évoluer. Elles doivent prendre en considération l’ensemble de ces facteurs pour bouger et avancer. Car finalement, changer est en effet une nécessité. Parce que même si, à un moment ou à un autre, nous et nos entreprises trouvons un point d’équilibre, étant donné l’ensemble des facteurs influents, le déséquilibre reviendra. Et sans changement, nous tombons, c’est finalement le principe même de la marche, se déséquilibrer pour avancer.
Mais est-ce que cela veut dire qu’il ne faut pas essayer de garder un peu d’équilibre ? Qu’il faut être en perpétuel mouvement ? J’y reviendrai dans mon prochain article.
En tout cas, si vous êtes arrivé au bout de cet article, merci pour votre attention et votre confiance. Aussi, je vous souhaite une très bonne fin de journée.
Respectueusement,
Sébastien Vernay
Activateur du changement
[1] https://www.managementvisuel.fr/analyse-pestel/
[2] https://www.capital.fr/entreprises-marches/les-mauvais-plans-de-viamichelin-390760
[3] https://www.capital.fr/economie-politique/kodak-splendeur-et-decadence-d-un-empire-913548
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