Bonjour à tous,
Comme l’a dit un ancien président, le changement c’est maintenant ! Mais est-ce vraiment le cas ? Est-ce vraiment le moment ? D’ailleurs y a-t-il un moment pour changer ?
Si je reprends l’analogie avec la marche de mon précédent article, si nous ne changeons pas suffisamment rapidement, nous risquons de tomber. Mais en même temps si nous changeons trop vite, les modifications risquent de ne pas être suffisantes pour pouvoir se démarquer de la concurrence. Donc, oui, il y a bien un temps et un tempo pour changer.
Si je prends l’analogie d’une nouvelle technologie, trop tôt et la clientèle n’est pas prête, trop tard et d’autres y auront déjà pensé et l’entreprise ne se différenciera pas.
Prenez l’exemple de l’Apple Newton sorti en 1993 [1]qui n’a pas réussi à trouver son public avec son écran tactile , et ce 17 ans avant l’iPad, ou bien Kodak avec la sortie de ses appareils photos numériques en retard par rapport à ses concurrents[2].
Mais comment savoir quand changer alors ?
Pas forcément besoin d’être expert pour cela. Cependant il faut ressentir, écouter, observer, étudier et analyser (Finalement une des premières étapes de la conduite du changement que je décrirai plus en détails prochainement).
Mais dans ce cas, quelles sont les périodes initiatrices du changement ?
Nous allons retrouver dans celles-ci, toutes les raisons que j’ai pu mentionner dans le pourquoi du changement de manière directe ou plus insidieuse. En effet, si je reprends la même logique, nous allons retrouver des causes technologiques, politiques ou réglementaires, économiques et sociologiques. Mais généralement, ce qui fait que le changement doit avoir lieu à un moment donné n’est pas forcément lié à une seule et unique raison, si ce n’est peut-être les évolutions légales qui obligent à rentrer en conformité.
La preuve par l’exemple?
En effet, la raison technologique seule ne va pas forcément créer un changement d’ampleur dans les habitudes. J’avais pris l’exemple de l’Apple Newton avec sa promesse d’écran tactile, mais j’aurais pu parler de la Nintendo Virtual Boy[3], le casque de réalité virtuelle, en 1995. Cette innovation n’a pas réussi à percer parce que le souhait seul de faire évoluer la technologie pour la technologie, juste pour se différencier, a entraîné un échec de cette technologie, car elle ne prenait pas en compte les attentes des clients ainsi que la maturité suffisante de la clientèle dans ce domaine… Jusqu’en 2016 où la technologie a commencé à trouver ses applications au niveau industriel dans un premier temps et puis maintenant avec les salles de jeux en réalité virtuelle.
Ainsi, un changement ne doit être lancé que si celui-ci pourra être accueilli par la clientèle, les employés ou les dirigeants, bref, toute personne qui sera impliquée. En effet, se passer d’une expression de besoins entraîne un risque fort d’échec de la démarche allant au mieux à un statu quo, au pire à un aggravement de la situation constatée. Car il est entendu que si nous, ou notre entreprise, souhaitons changer, c’est pour aller vers le mieux, en tout cas de notre point de vue (le plus beau, le plus ou moins cher, le plus qualitatif, …), mais pas pour faire « empirer » l’état initial.
Le choix du moment
Il faut donc bien choisir son moment en fonction des données environnantes. Car, à chaque entreprise, à chaque personne, il y a un moment adéquat pour changer ainsi qu’une fréquence de changement. Les informations circulant plus vite, les attentes deviennent de plus en plus fortes et les rythmes de transformation s’accélèrent. En analogie, je citerai la loi de Moore qui énonçait que la complexité des semi-conducteurs doublait tous les ans à coût constant. Il faut donc faire de plus en plus attention aux impacts des évolutions que nous souhaitons apporter dans le contexte du moment. Et ainsi déterminer quand changer va devenir de plus en plus compliqué.
Le choix du tempo
Ce n’est pas non plus une raison pour être en changement perpétuel. Imaginez que vous ne vous arrêtiez pas de marcher ou de courir. Au bout d’un moment, vous risquez de vous fatiguez et de vous épuisez. Dans la conduite du changement, c’est pareil. Il faut pouvoir mettre des temps de pauses, d’analyses, de retours d’expériences et surtout ne pas tout changer en même temps. C’est ça aussi le temps du changement, c’est le séquencement des périodes d’équilibre et de transformations. Tant que la première évolution n’est pas terminée, il ne faut pas passer à la suivante (sauf si bien sûr le changement espéré est un échec auquel cas il faut réagir rapidement). Il est admis que pour avoir un changement performant et rapide, il ne faut pas modifier plus de 20 % des habitudes des personnes impactées au risque de voir justement un épuisement possible de la démarche.
En résumé, pour trouver le bon temps du changement, il faut prendre son temps, mais pas tout son temps, pour arriver à temps.
Bien sûr, comme j’ai pu l’écrire plus tôt, chaque entreprise et chaque personne est particulière et ne réagira pas de la même façon. C’est pour cela qu’avant de parler du comment, j’évoquerai la question du qui lors de mon prochain article.
Merci encore pour votre attention et pour votre confiance. Et à bientôt de vous lire dans les commentaires.
Respectueusement,
Sébastien Vernay
Activateur du changement
[1] https://www.macg.co/aapl/2010/01/une-histoire-du-newton-76562
[2] https://www.capital.fr/economie-politique/kodak-splendeur-et-decadence-d-un-empire-913548
[3] https://www.lemonde.fr/jeux-video/article/2015/08/22/le-virtual-boy-de-nintendo-un-echec-aussi-fracassant-que-legendaire_4730114_1616924.html
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